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Le fort MONTBAREY (Historique)

Place forte et lieu de mémoire

 

Construit à la fin du XVIIIe siècle, Montbarey est l’un des cinq forts détachés qui permettaient la défense de BREST en cas d’invasion terrestre par la côte nord. Lourdement endommagé pendant la seconde guerre mondiale après de très rudes combats.

 

En 1776, Louis XVI décide d’améliorer la défense du port militaire de Brest. La guerre qu’il vient d’engager avec l’Angleterre donne à notre ville un rôle stratégique de premier ordre. C’est de Brest que partent tous les convois de ravitaillement vers les colonies américaines en révolte contre la couronne anglaise.

Le haut commandement militaire craint une attaque terrestre. Si l’ac­cès de la rade est bien défendu (fort de Quelern dans la presqu’île de Crozon et fort du Portzic prenant en enfilade le goulet et le puissant château à L’embouchure de la Penfeld), les défenses terrestres de la ville sont quand à elles très insuf­fisantes.

Aussi est-il décidé de perfectionner les fortifications de Vauban par une série d’ouvrages qui mettront en sûreté les infrastructures de l’arsenal. Ainsi sont construits à l’ouest de Brest les forts Keranroux, Penfeld, du Questel, du Bouguen et Montbarey (nommé ainsi en hommage au ministre de la guerre venu l’inaugurer), tandis que ceux du Quelern et du Portzic sont rénovés. Les travaux sont exécutés ent­re 1776 et 1784 par des “soldats-ouvriers" encadrés par des officiers du Génie. La pierre est acheminée de Plouarzel tandis que les briques, qui serviront pour les voûtes, sont toutes fabriquées sur place dans quatre grands fours construits à cet effet.

Les forts sont pourvus de vastes casemates et peuvent recevoir une garnison de 400 hommes armant 70 canons de tailles diverses. Le long du littoral finistérien, l’en­semble des fortifications permet d’héberger 17000 hommes de troupe bien équipés. Pendant un siècle et demi, cette extraordinaire densité d’ouvrages a été suffisante pour décourager tout adversaire. En 1921, les forts sont déclassés par le Génie qui les cède à la Marine. À partir de 1940, le fort Montbarey est occupé par l’armée allemande qui réorganise le tissu défensif de la ville. Le site se voit ainsi protégé par trois lignes de défense successives dont un fossé antichar et de très nombreuses mines. Une batterie de 105mm est installée à l’est du fort tandis que quatre pièces de 122 antiaérien prennent place légèrement en retrait.

La position élevée de Montbarey, tenu par plus de 300 hommes commande toute pénétration aussi bien vers la base sous-marine par l’École Navale que vers Recouvrance par le Polygone. C’est donc un point stratégique de premier ordre qu’il faudra absolument enlever aux défenseurs allemands.

Le 1er bataillon du major Dallas bute le 8 septembre 1944 sur les défenses du fort. La résistance de la garnison allemande est particulièrement vive et la première attaque américaine se solde par un cuisant échec. Les combats durent pendant plus d’une semaine, la victoire reposant en grande partie sur l’intervention des chars anglais lance-flammes suivie d’un corps à corps sanglant dans les souterrains.

Après la guerre, Montbarey devient le Centre régional de la direction du tir de commandement de la DCA puis, en 1977, sert comme dépôt de matériel et site pour antennes de radiocommunication (plutôt radionavigation, Syledis)

 

 

D'après Olivier Polard pour le magazine "SILLAGES" n°112 (Novembre 2005)

http://www.mairie-brest.fr/kiosque/sillage.htm